"Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français..."
Avis:
Ce titre de roman, l'étranger, prend tout son sens. J'en suis subjuguée. Je ne saurais pas trop dire pourquoi, mais ce livre m'a captivée. Peut-être que c'est à cela qu'on reconnaît les grandes oeuvres... Mais premièrement, j'aime beaucoup l'écriture de Camus, qui est très simple, de courtes phrases bien souvent, l'utilisation systématique du "je"... Je trouve qu'il y a "quelque chose" dans sa façon d'écrire, et c'est sûrement cela qui m'a captivée.
Et le personnage principal... Etranger à lui même, au monde qui l'entoure... Comme si il était réellement "à part". Quelqu'un qui est libre, qui est étranger à toutes conventions sociales. Contrairement à beaucoup d'avis que j'ai pu lire au sujet de ce personnage, moi je l'ai trouvé vrai. Il n'y a rien de plus vrai, à mon sens. Cet homme ne fait pas semblant, et il ne comprend pas pourquoi tout le monde lui reproche de ne pas réagir de telle ou telle manière, de ne pas faire ci ou ça... J'ai trouvé ce personnage principal très profond. A mon sens, on suit une vraie évolution du personnage: d'abord un étranger un peu perdu, qui devient sûr et convaincu, qui aboutit à sa vérité: l'inéluctabilité de la mort.
De ce roman ressortent aussi beaucoup de thèmes philosophiques: la liberté, la vérité, la mort, la société, la normalité. Au final, beaucoup de leçons dans ce roman, à la base divertissant. Mersault meurt, condamné, pour la vérité. Il est condamné pour son refus d'être ce que la société appelle "normal", pour sa volonté d'être lui-même.
Bref, ce livre m'a séduite (coup de coeur?!), et je compte découvrir d'autres oeuvres de Camus, qui m'intrigue beaucoup ainsi que sa philosophie. Cette lecture m'a captivée, et j'espère que si vous tentez le coup, elle vous captivera tout autant, et que vous l'apprécierez autant que moi.
"Dans le fond, je n'ignorais pas que mourir à trente ans ou à soixante-dix ans importe peu puisque, natrellement, dans les deux cas, d'autres hommes et d'autres femmes vivront, et cela pendant des milliers d'années. Rien n'était plus clair, en somme. C'était toujours moi qui mourrais, que ce soit maintenant ou dans vingt ans."
"Mais lui m'a arrêté et voulait savoir comment je voyais cette autre vie. Alors je lui ai crié: "Une vie où je pourrais me souvenir de celle-ci""
Prix: Prix Nobel de littérature (1957)
"Dans le fond, je n'ignorais pas que mourir à trente ans ou à soixante-dix ans importe peu puisque, natrellement, dans les deux cas, d'autres hommes et d'autres femmes vivront, et cela pendant des milliers d'années. Rien n'était plus clair, en somme. C'était toujours moi qui mourrais, que ce soit maintenant ou dans vingt ans."
"Mais lui m'a arrêté et voulait savoir comment je voyais cette autre vie. Alors je lui ai crié: "Une vie où je pourrais me souvenir de celle-ci""
Prix: Prix Nobel de littérature (1957)
Autres livres de l'auteur:
- La peste
-Caligula
- Le malentendu
- Carnets
- Discours de Suède
- Journaux de voyages
- L'envers et l'endroit
- L'état de siège
- L'exil et le royaume
- L'homme révolté
- L'hôte
- L'été
- La chute
- La mort heureuse
- Le mythe de Sisyphe
- Le premier homme
- Les justes
- Lettres à un ami allemand
- Noces
- Réflexions sur la guillotine